Note d’espoir dans la lutte contre le changement climatique : les émissions de gaz à effet de serre de la Chine, premier émetteur mondial, devraient atteindre leur niveau maximal en 2025, soit cinq ans avant l’objectif annoncé par Pékin, estime un rapport publié lundi 8 juin.
Selon les courbes actuelles, la Chine devrait émettre 12,5 à 14 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2025 avant que ces émissions ne commencent à décliner, calcule l’étude, réalisée par l’économiste du climat Nicholas Stern et l’analyste Fergus Green. « Ce résultat suggère qu’il est de plus en plus probable que le monde évite un réchauffement mondial de plus de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », soulignent dans un communiqué les auteurs de ce rapport produit par deux instituts de recherche de la London School of Economics. Une hypothèse qui va à l’encontre de nombre d’études publiées jusqu’ici.
La conférence de Paris sur le climat (COP21), doit trouver un accord universel en décembre, destiné à prendre le relais du protocole de Kyoto à partir de 2020. L’objectif est de limiter le réchauffement mondial à 2 °C, seuil au-delà duquel la science annonce des impacts dévastateurs sur les écosystèmes comme les économies.
Chute de la consommation de charbon
La consommation nationale de charbon a chuté en 2014 et au premier trimestre de 2015 en Chine, soulignent les chercheurs, qui ont calculé qu’elle avait atteint son « maximum structurel » et devrait se stabiliser au cours des cinq années à venir, tandis que le recours au gaz naturel se développe. Un basculement permis par des changements structurels de l’économie chinoise, mais aussi par les politiques publiques mises en œuvre pour favoriser un développement plus durable et réduire les impacts environnementaux.
Dans le cadre des négociations onusiennes, les pays doivent publier avant le 31 octobre leurs engagements nationaux en matière de réduction à moyen terme de leurs émissions de gaz à effet de serre, source du réchauffement mondial. Trente-neuf d’entre eux ont déjà fait connaître leurs intentions. Pékin n’a pas encore publié sa contribution.
« La question de savoir si le monde pourra tenir cette trajectoire [de rester sous la barre des 2 °C] dans la décennie ou au-delà, à partir de 2020, dépend de manière significative de la capacité de la Chine à réduire ses émissions à un rythme soutenu après son pic » (plutôt que de simplement stagner), souligne l’étude britannique. Elle dépend aussi « des actions des autres pays dans les vingt ans à venir, et des actions mondiales menées au cours des décennies suivantes ».
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