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G20 : Sarkozy déjeune avec 19 économistes internationaux

Trois Français figuraient jeudi à la tablée élyséenne: Jean-Paul Fitoussi, Henri Bourguinat et François Bourguignon. STRINGER/FRANCE/Reuters

Parmi les économistes sélectionnés par l'entourage de Nicolas Sarkozy figurent deux stars internationales: l'Américain Joseph Stiglitz et le Britannique Nicholas Stern.

Avant sa rencontre avec Barack Obama, lundi à Washington, Nicolas Sarkozy recevait jeudi à déjeuner à l'Élysée une brochette d'économistes, appelés à plancher sur les priorités élyséennes pour le G20: la réforme du système monétaire international, l'aide au développement et l'encadrement du prix des matières premières.

Les experts ont remis au chef de l'État des propositions écrites qui devraient être publiées dans les prochaines semaines. Au cours de «deux heures d'un vrai échange», à en croire Jean-Paul Fitoussi, l'un des convives français, le président français a manifesté sa volonté de «mettre formellement sur la table du G20 les questions importantes, pour faire bouger les choses». «Nous n'allons pas réformer le système monétaire international d'un coup de baguette magique, poursuit l'économiste français, mais nous voulons créer au G20 un comité de réforme du système» qui pourrait commencer par renforcer le rôle des DTS (les droits de tirages spéciaux, la «monnaie» du FMI).

Parmi les dix-neuf économistes sélectionnés par l'entourage de Nicolas Sarkozy figurent deux stars internationales: l'Américain Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie, célèbre pour sa critique du modèle américain, et le Britannique Nicholas Stern, premier économiste à avoir chiffré le coût financier de l'inaction dans la lutte contre le changement climatique.

L'essentiel du groupe consulté par la présidence française du G20 existe depuis 2009. Constitué autour de Joseph Stiglitz, il avait été mandaté après la crise par le président de l'Assemblée générale de l'ONU, afin de tirer les leçons de la crise financière et de poser les jalons d'«un monde plus sûr et plus juste».

La commission Stiglitz a remis un rapport à l'ONU le 21 septembre 2009 sur la «réforme du système monétaire et financier international ». Une excellente base de travail pour Nicolas Sarkozy qui veut remettre de l'ordre dans le «bazar monétaire actuel», trouver des sources innovantes de financement du développement, et freiner la spéculation sur les matières premières alimentaires.

Trois Français

Trois Français figuraient jeudi à la tablée élyséenne: le très keynésien Jean-Paul Fitoussi, membre du groupe Stiglitz, le professeur Henri Bourguinat, spécialiste des taux de change, et François Bourguignon, directeur de l'École d'économie de Paris, et ancien économiste en chef de la Banque mondiale. Parmi les Européens, on note la présence de l'ancien ministre Heidemarie Wieczorek-Zeul, figure de la social-démocratie allemande.

Les autres «gourous» de Nicolas Sarkozy sont tous issus des pays émergents. De l'économiste ougandais Louis Kasekende au Colombien José Antonio Campo, en passant par le président de la banque centrale malaisienne, Akhtdar Aziz Zeti, ils partagent tous une vision critique du modèle économique actuel, dérégulé, livré aux spéculateurs, et dominé par le dollar.

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